Le trait comme prolongement du mouvement :
Depuis le XVIIe siècle, le dessin accompagne la danse sous toutes ses formes : outil de création, moyen de transmission, trace de l’éphémère. Loin d’être un simple support, il devient un langage en soi. À travers plus de 250 pièces rares, l’exposition révèle une richesse documentaire et esthétique insoupçonnée, mêlant partitions chorégraphiques, croquis, carnets de notes et schémas de mouvements.
De la cour de Versailles à Beyoncé : une histoire vivante de la danse :
Du bal de cour à la scène contemporaine, des gavottes d’autrefois aux solos de Beyoncé ou Anne Teresa de Keersmaeker, l’exposition célèbre une culture du mouvement partagée. Parmi les œuvres exposées : les partitions dansées de Marie-Antoinette, identiques à celles d’une simple boulangère de Versailles, illustrent cette démocratisation des pratiques chorégraphiques à la fin du XVIIIe siècle.
Six sections pour une traversée graphique et chorégraphique :
Le parcours s’articule en six sections à la fois chronologiques et thématiques, mêlant œuvres anciennes et contemporaines. On y découvre l’évolution de la notation de la danse – de la Chorégraphie de Raoul-Auger Feuillet (1700) à la Cinétographie de Rudolf Laban (1928) – et le rôle du dessin dans l’enseignement, la transmission et même la moralisation des danses.
Quand les arts visuels dansent avec le ballet :
Grâce à des prêts majeurs du musée du Louvre et du musée d’Orsay, l’exposition explore les relations entre peinture, dessin et chorégraphie. À l’époque où les maîtres de ballet étaient aussi dessinateurs, le crayon devenait un outil de composition scénique, capable d’orchestrer une mise en corps autant qu’une mise en scène.
Carnets, vidéos et partitions d’aujourd’hui :
La création contemporaine n’est pas en reste. Les carnets de chorégraphes comme Andy De Groat, Dominique Bagouet ou Lucinda Childs révèlent une créativité graphique étonnante, entre intuitions visuelles et constructions techniques. Ces documents sont associés à des vidéos, captations de spectacles et entretiens filmés, pour une immersion complète dans le processus créatif.
Un projet de recherche au long cours devenu exposition :
Chorégraphies. Dessiner, danser est le fruit d’un programme de recherche mené par l’INHA depuis 2018, intitulé Chorégraphies. Écriture et dessin, signe et image dans les processus de création et de transmission chorégraphiques (XVe–XXIe siècle). Cette initiative a permis l’exploration de plus de cinquante collections publiques et privées, révélant des trésors inédits issus notamment de la Scala de Milan, de la Bibliothèque de l’Opéra de Paris ou encore des archives de chorégraphes contemporains.
Informations pratiques :
- Date : 19 avril – 21 septembre 2025
- Lieu : Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon
- Plus d’informations sur le site internet du musée !
L’exposition est placée sous la direction de Pauline Chevalier, maîtresse de conférences à l’Université de Franche-Comté et conseillère scientifique à l’INHA, et Amandine Royer, conservatrice des arts graphiques au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. Leur travail met en lumière l’extraordinaire dialogue entre geste et trait, dans une scénographie qui donne littéralement corps au dessin.
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